Un feu dévore un autre feu

Publié le par Josefa & Anaïg

Titre: Un feu dévore un autre feu

 Auteur: Hervé Bazin

Année de publication: 1978

Editeur: Le Livre de Poche

Genre: roman social, histoire d'amour

 

Résumé de l'éditeur:

"Un feu dévore un autre feu, un grand roman d'amour, un drame de la passion, enchâssé dans un drame social dont les vingt dernières années nous ont fourni de bouleversants exemples. Imaginaire, se déroulant dans un pays non précisé, en vingt-six jours, cette histoire, où l'amour triomphe malgré tout emprunte ses passages les plus intenses au tragique le plus réel de notre temps."

 

Mon avis:

     J'ai pris ce livre de la pile des anciens livres de ma mère que je me suis donnée à lire un peu au hasard. Je voulais simplement découvrir Bazin.

     Au départ, l'immersion a été rude, j'en étais arrivé à un stade où je désespérais de le lire: où donc l'écrivain voulait en venir? Où se passait l'histoire, exactement? Le peu de ses descriptions me déroutait.

     Puis, soudainement, les nuages s'en sont allés, le ciel s'est découvert, et je me suis enfin retrouvée dans l'univers du livre, dans l'intrigue, à avoir le cœur qui palpitait avec et pour les personnages.

     Le récit se passe dans un pays d'Amérique latine inventé de tout de pièce, mais dont la situation politique n'est pas sans rappeler celle qui s'est, il n'y a pas si longtemps, établie dans ce continent: ébranlée par le communisme, puis coup d'Etat militaire et chasse à tout ce qui avait attrait à cette idéologie politique.

     Manuel était sénateur, un puissant orateur connu de tous, robuste et imposant, un des hommes qui avaient mis en place le communisme dans ce pays. Mais, à l'heure où les milices et l'armée traquent et descendent en un tour de bras tous leurs suspects, où chacun vit dans la terreur, il est déclaré ennemi public numéro 1.

     A côté, il y a la jeune et jolie infirmière Maria, une fille rousse du pays, qui est neutre dans l'histoire.

     Le roman s'ouvre presque in medias res: une cérémonie de mariage, sous la menace des bombes puis, juste après, un massacre dont Maria et Manuel vont être les seuls survivants. Ils n'ont plus que l'un pour l'autre, et Maria choisit de sacrifier sa liberté pour lui, ils finissent par trouver refuge chez l'ambassadeur, tapis dans le grenier.

      Dans ce roman, on y découvre le passé de chacun, leur rencontre, les fois où ils se sont revus, on apprend pourquoi Manuel se trouvait au mariage de la cousine de Maria et, sous la menace d'une mort imminente ou longue et douloureuse, à l'étroit et en proie au désœuvrement, déjà attirés l'un par l'autre, ils vont s'éprendre l'un de l'autre.

      C'est la passion qui les dévore, jusqu'à la mort, comme le montre le titre, confirmée par une fin grandiose.

        A l'ennui et l'angoisse des premiers jours cèdent l'impatience, le goût de l'action, et c'est ainsi que le rythme devient prenant, pour atteindre son paroxysme dans les derniers chapitres, avec l'espoir qui alimente chacun de personnages, puis après le retournement de situation qui va décider de la fin, tragique, de l'histoire.

      C'est également un roman social et politique, à portée également historique, puisque l'engrenage, le système de la dictature militaire, avec les usages des militaires, la tentation de dénoncer, ce climat malsain de peur et de méfiance, la terreur, tout y est.

 

Note: 9/10

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